Lors de sa première comparution devant l’émission « Grand jury » du Renouveau TV, Mamadou Naman Keita, ancien Directeur national des Routes (DNR), non moins le tout récent Lauréat du Prix africain du développement à Kigali, s’est exprimé sur l’état désastreux des routes au Mali.
Plusieurs Maliens ne cessent de réclamer, depuis longtemps, la réhabilitation des routes à travers tout le Mali. Sur la question, certaines personnes mettent en doute la qualité des travaux et la performance des techniciens routiers. Quant à l’invité du jour, il a fait savoir que les gens font des confusions en ce qui concerne l’entretien des routes au Mali surtout à Bamako.
« Toutes les mauvaises routes dont on parle, ont montré leur fin. De ce fait, il serait mieux de reprendre certaines routes au lieu de les souder soi-disant entretien », a expliqué le spécialiste.
Et de préciser : « Par rapport au non paiement d’une entreprise qui a construit une route, il faut noter que c’est difficile qu’une entreprise qui n’a pas été réceptionnée techniquement soit payée ».
Il s’est également prononcé sur la supposée complicité entre les bureaux de contrôle et certaines entreprises de construction de route.
« Par rapport à cela, il faut savoir qu’il y a des choix que la politique opère qui doivent être assumés avec leurs conséquences » a-t-il fait savoir.
Le Lauréat du Prix africain du développement a rappelé que plusieurs routes entretenues ne sont plus dans la catégorie des routes à entretenir. « Elles doivent faire l’objet d’une reprise totale », conseille-t-il.
En ce qui concerne les pistes de solution pour la fluidité de la circulation à Bamako, l’ancien DNR, Mamadou Naman Keita, a révélé qu’il y a un programme de 700 milliards de FCFA qui a été déballé dont le projet du 4è pont de Bamako à Djicoroni, et 14 échangeurs à travers la ville de Bamako.
Ainsi, dira-t-il, « il faut que les financements soient apportés pour que ces grands projets se réalisent. Et c’est là qu’il faut faire le lien avec la situation sociopolitique que notre pays traverse aujourd’hui. On a beau spéculé, tant que nous ne retrouverons pas la paix, il sera difficile de mettre en pratique nos visions politiques, et nos actions de développement à travers les routes ».
Par ailleurs, par rapport aux partenaires au développement, Mamadou Naman Keita estime qu’il y a une forme de prise en charge de l’entretien routier imposé et accepté par notre pays.
« Dans aucun pays développé au monde, l’entretien des routes ne se fait comme au Mali », a-t-il regretté et d’expliquer : « Pour que l’entretien routier soit efficace, il doit se faire en régie, notamment des entreprises doivent être là en permanence et quand il y a un problème quelque part, elles interviennent automatiquement, contrairement à l’approche que nous avons convenue avec nos partenaires à savoir : identifier le programme d’entretien routier, ensuite il faut que l’AGEROUTE recrute des entreprises qui vont se mobiliser pour réaliser la dégradation identifiée d’où le retardement de l’entretien de certaines routes au Mali ».
Boubacar Tangara, Stagiaire